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Taxi vélo au repos

1 – Position couchée

Le pays invite à la nonchalance. Cela est dû à la chaleur en saison sèche, sans doute, à la lumière aussi, si douce. C’est pourquoi, certainement, de si nombreux hamacs flottent entre les arbres, les poteaux, les piquets. Où que l’on peut, si l’espace le permet, on tend un tissu pour s’y lover.

Vous trouverez ici et là des bars à hamacs dans lesquels on consomme allongé, table basse à portée de main et fessier au ras du sol. En général installés sous un toit abritant une terrasse, les hamacs peuvent être alignés côte à côte ou bien former des carrés. Dans ces bars, on vient autant se désaltérer que faire un brin de sieste, terminer sa nuit ou simplement se laisser bercer aux heures creuses de la journée.

Les hamacs se trouvent également dans les maisons, sur les balcons, à l’entrée des restaurants ou bien au bord d’une route, parce qu’un poteau électrique se dressait là.

L’emblème du Vietnam est le lotus, mais il aurait pu tout aussi bien être le hamac.

Pourtant, si le carré de coton est une promesse de douceur, il n’en va pas de même avec les lits. Parfois la couche y est si dure qu’on a le sentiment de se faire casser la figure par son matelas pendant la nuit. On quitte le sommeil comme au sortir d’un ring, endolori, meurtri, déboîté.


C’est un passage à tabac sournois, au long court. Il faut faire des pauses, de temps en temps, en s’allongeant sur dos. Celui pour qui cette position n’est pas naturelle aura le sentiment de flotter à la surface d’une eau solidifiée, jusqu’à ce que l’instinct le pousse à se tourner sur le côté. Et là, la rosse reprend. L’impression de prendre des coups sur les hanches, les épaules.


Raffinement vietnamien, ces matelas-là sont équivalents à un drap de soie jeté sur une plaque de marbre. Nombreux sont les vietnamiens à passer la nuit sur des couches nues, dépourvues de matelas. A même le carrelage, sur une large surface parfois emballée dans une moustiquaire à la manière d’un lit à baldaquins king size, les dormeurs se retrouvent en nombres. Une famille entière peut ainsi sommeiller sous de légères couvertures, dans un repos intergénérationnel.

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