Elles tombent des plafonds comme des gouttes d’eau colorées, on les dirait parfois en mouvement, chutant dans un ralenti extrême vers le sol. Leurs formes, rebondies ou effilées, la variété de leurs teintes, la minutie avec laquelle elles sont travaillées, en font des petites œuvres d’art discrètes dont on ne se lasse pas.
Les lanternes sont les étoiles apprivoisées du Vietnam. Elles ornent les restaurants, les patios, les terrasses, les balcons, et même les arbres qui, à la tombée de la nuit, semblent porter des fruits merveilleux.
À Hoi An, dans le centre du pays, on en a fait une spécialité. Les meilleurs artisans y ont élu domicile, fabricant les luminaires à la main, selon des méthodes anciennes. Mais, bien entendu, de nombreux revendeurs y ont également leur échoppe, refourguant au touriste de passage des breloques bon marché réalisées à la chaine, pas forcément moins belles, mais de piètre qualité.
Dès l’arrivée du soir, à Hoi An, les lanternes illuminent toute la ville, qui devient féérique. On vient de loin pour voir cela, c’est une attraction incontournable, aussi bien pour les locaux que pour les étrangers. Entouré d’innombrables lueurs multicolores, on fond dans le romantisme, on sent notre âme s’alléger, pour un peu on entendrait des violons.
Afin de marquer le coup, on allumera alors une petite bougie lovée dans embarcation de papier, que l’on laissera dériver sur les eaux noires de la rivière Thu Bon.
Que l’on soit un promeneur occasionnel et encadré, ou bien un baroudeur aguerri à la peau tannée, on ne pourra résister au charme des lanternes vietnamiennes, à qui on fera certainement une petite place dans sa valise ou au fond de son sac à dos.
Pour, ensuite, accrocher chez soi ce petit bout de soleil du pays, et entendre au loin les violons dès lors que l’on posera les yeux dessus.
