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4 – Au bout du bout de Bornéo

Après une heure et demi vol depuis Kuala Lumpur, je suis arrivé à Kuching, état de Sarawak, à l’est de cette partie malaisienne de l’île de Bornéo. J’ai découvert une ville agréable, lovée sur les berges d’un fleuve, à l’atmosphère calme et aux petits quartiers populaires encore préservés. J’y ai passé quelques jours avant de partir en direction du nord.

La seconde partie de mon voyage sera une lente exploration jusqu’au bout du bout du pays, des sauts de puce de ville en ville, de plus en plus petites, jusqu’à devenir des villages, et puis des plages, et puis des îles.

Bornéo, c’est la moitié déshéritée de la Malaisie, plus authentique et émouvante, où l’on peut facilement aborder des villages de maisons sur pilotis, modestes et colorées, sous lesquelles circulent les animaux et jouent les enfants, où l’on s’abrite de la pluie et du soleil.

Au-delà de l’état de Brunei, ce petit sultanat planté au milieu de cette partie malaisienne de l’île, on pénètre dans l’état de Sabah. Ici, la jungle domine, en s’y enfonçant on peut approcher des singes nasiques et des orang-outang.

Après avoir quitté Kuching, je n’ai pratiquement plus croisé d’occidentaux. L’impression de m’enfoncer en terre oubliée, qui ne suscite pas la curiosité. Dans l’état de Sabah, plus aucun touriste, et des rencontres délicieuses avec les locaux. Pour cela, la pratique du dessin dans la rue est toujours le moyen le plus efficace pour créer du lien.

La dernière semaine de mon périple, je l’ai passée tout au bout du bout du pays, sur une île ignorée, sans connexion ni électricité. Coupé du monde, loin des yeux, j’ai entendu la belle histoire que j’étais venu chercher pour cette petite fille de neuf ans qui attendait de mes nouvelles. Une histoire d’ilot sacré, de perle, de dragon, en mer de Chine…

Je lui ai raconté tout ça. Mon voyage, mes rencontres, et les histoires qui ont jalonné mon parcours, jusqu’à cette île du bout du monde, perdue et précieuse. Après cela, j’ai tourné les talons, refait le chemin inverse, retour à la case départ.

Je suis rentré depuis quelques semaines. J’ai retrouvé ma maison, mon quotidien, ma vie, mais nourri de tellement choses… des images, des sons, des lumières et des saveurs, des impressions, des instants durant lesquels le temps n’avait plus aucune tenue. J’ai en moi, aujourd’hui, ce que je vais chercher si loin, dans les voyages et les dérives : l’écho d’un monde lointain qui raisonne encore, et pour longtemps, dans tout mon être.

Je me suis attelé à la mise en forme de tout cela. Les lettres envoyées à ma petite correspondante, les dessins réalisés sur place. Je façonne tout cela, j’y plonge les mains, comme un sculpteur dans la glaise, afin de rendre le résultat présentable.

Et le partager avec vous.

Je ne sais pas encore ce que cela donnera. J’ignore si un éditeur sera intéressé par mon projet. Dans quelques jours, quelques semaines, viendra le temps de le présenter. Avec l’espoir de pouvoir vous accompagner là-bas, au bout du bout du monde, afin que vous puissiez à votre tour écouter ce qui s’y raconte…

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